Vous avez tort : |
"Qu’un de leurs enfants s’engage dans la même activité professionnelle qu’eux ne satisferait plus désormais qu’une faible minorité d’ouvriers." |
Economie et statistiques n°317 |
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Vous avez raison : |
"Qu’un de leurs enfants s’engage dans la même activité professionnelle qu’eux ne satisferait plus désormais qu’une faible minorité d’ouvriers." |
Economie et statistiques n°317 |
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Vous avez tort,
pendant les "30 glorieuses", nombreux étaient les ouvriers qui souhaitaient que leur enfant devienne ouvrier car ils considéraient que leur culture, au sens sociologique, c'est-à-dire leurs façons de penser, de sentir et de faire, était importante.
La mobilité sociale implique pour l'enfant un changement culturel : ce n'est donc pas la volonté de transmettre un héritage culturel qui motive la volonté de mobilité sociale.
Relisez le premier paragraphe du texte. |
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Vous avez raison,
le chômage qui touche fortement les ouvriers, l'importance des emplois précaires, les difficultés des conditions de travail et de vie, conduisent les ouvriers à souhaiter pour leurs enfants d'autres métiers.
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Vous avez tort,
même si les ouvriers souhaitent laisser leur enfant choisir, l'origine de ce comportement est à rechercher dans le premier paragraphe. |
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Vous avez tort,
le texte n'en parle pas : ce n'est pas facile pour les ouvriers. |
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Vous avez raison,
donner de l'importance à l'école passe par des discussions à la maison sur la scolarité... ce qui peut entraîner des conflits. |
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Vous avez tort,
même si la mobilité sociale des enfants a été souhaitée par les parents et correspond à leurs aspirations, elle implique une acculturation des jeunes étudiants : le changement des comportements culturels creuse la distance entre générations. Les parents ne sont plus un modèle pour les enfants. La compréhension réciproque est plus difficile. |
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Vous avez raison,
même si la mobilité sociale des enfants a été souhaitée par les parents et correspond à leurs aspirations, elle implique une acculturation des jeunes étudiants : le changement des comportements culturels creuse la distance entre générations. Les parents ne sont plus un modèle pour les enfants. La compréhension réciproque est plus difficile.
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Mobilité des enfants d'ouvriers
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L’objectif de la plupart des parents est de voir leurs enfants atteindre une position sociale équivalente, sinon supérieure à la leur. Si évident et commun qu’il paraisse, l’enjeu revêt cependant une signification historique particulière à bien des égards dans les familles ouvrières. Aujourd’hui peut-être plus encore qu’hier, la peur du déclassement, voire le « spectre » de la délinquance des enfants hante les ouvriers. La condition ouvrière ne semble plus aussi acceptable pour les ouvriers eux-mêmes, a fortiori pour leurs enfants, et les aspirations à s’en évader, le désir que les enfants rejoignent d’autres positions au sein du salariat non ouvrier sont devenus très forts. Sur fond de crise du monde ouvrier, la transmission d’un certain héritage ouvrier serait donc devenue problématique. Qu’un de leurs enfants s’engage dans la même activité professionnelle qu’eux ne satisferait plus désormais qu’une faible minorité d’ouvriers. La disqualification profonde et massive des destins ouvriers semble bien être au coeur du problème.[...]
[L'] essor de la préoccupation scolaire s’alimente donc dans l’histoire de la famille et varie selon les performances scolaires des enfants. Il se traduit, d’ailleurs, dans la vie familiale par des discussions de plus en fréquentes et parfois conflictuelles autour de l’école, ce qui atteste bien l’enjeu désormais incontournable que constitue la scolarité pour l’avenir de la lignée. Des cohortes nées entre 1916 et 1925 aux cohortes nées entre 1966 et 1975, la part des ouvriers qui discutaient de l’école avec leurs enfants est passée de 60 % à 85 %. La question scolaire occupe bien aujourd’hui une place centrale dans la vie familiale, au point que lorsqu’il y a des conflits entre parents et enfants, ils se nouent le plus souvent autour de la scolarité. [...] C’est de loin la première source de conflit avec les enfants citée par les parents ayant des enfants encore scolarisés ou de moins de 18 ans non scolarisés (nés entre 1976 et 1995) : 56 % des enquêtés ayant connu au moins un conflit avec leur enfant reconnaissent qu’il leur est arrivé d’être en conflit grave avec leur enfant à propos de l’école ou de ses études. On trouve sensiblement la même proportion (53 %) dans
les familles ouvrières.[...]
L’allongement des carrières scolaires et l’élévation des cursus anticipés s’accompagnent d’un redécoupage des âges de la vie (avec notamment le développement d’un modèle estudiantin de la jeunesse ouvrière et le vieillissement précoce des parents ouvriers par la distance culturelle qui les éloigne de leurs enfants). Sans doute s’est-il ainsi creusé une certaine distance entre les générations ouvrières actuelles. [...] Ce clivage générationnel dans les familles ouvrières n’a pas anéanti une certaine continuité des aspirations entre les ouvriers d’aujourd’hui et leurs enfants. À bien des égards, les enfants d’ouvriers tentent de réaliser aujourd’hui ce dont leurs parents ont rêvé hier, dans un contexte il est vrai très différent.
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