Développement durable

Introduction
Définition - 3 piliers
La soutenabilité
Tableaux de bord ou indicateurs agrégés ?
Pilier économique
Pilier social
Pilier écologique
Les indicateurs agrégés

Tableaux de bord ou indicateurs agrégés ?

En 2009, le Commissariat général au développement durable (CGDD), le Conseil national de l’information statistique (CNIS), le Conseil économique, social et environnemental (CESE), auxquels sont associés les collèges du Grenelle (État, collectivités territoriales, entreprises, partenaires sociaux, ONG environnementales), lancent une « commission de concertation » dont l’objectif est la mise au point d’indicateurs capables d’illustrer les enjeux clés du développement durable. La commission bénéficie des travaux réalisés en 2009 par diverses instances, telles que la Délégation interministérielle à l’aménagement du territoire et à l’attractivité régionale (Datar), le CESE, la commission Stiglitz-Sen-Fitoussi et le service statistique du ministère de l’Écologie (SOeS) [...]. La présentation des indicateurs de la SNDD 2010-2013 a été faite en janvier 2010.
Trois critères guident la sélection des indicateurs [...]. Ils doivent : être cohérents avec les indicateurs phares européens ; pouvoir se décliner au niveau territorial (y compris l’Outremer), afin d’exprimer au mieux les préoccupations des populations et ce, au plus près possible du terrain ; fournir des informations sur les répartitions par catégories sociales, par classes de revenus, par âge ou entre hommes et femmes. Le calcul et la mise à jour de ces indicateurs sont coordonnés par l’Insee et le SOeS, avec la contribution des autres services statistiques ministériels. Ils délivrent alors un véritable tableau de bord de la durabilité. En cela, ils s’écartent des indicateurs agrégés qu’ils soient composites (comme l’indicateur de développement humain) ou globaux (comme l’épargne nette ajustée [ENA] ou l’empreinte écologique).
En effet, les indicateurs composites offrent une information agrégée qui est, de fait, soumise à l’arbitraire de celui qui agrège l’information. Que choisit-on de réunir, quelle pondération utilise-t-on pour les différents sous-ensembles sont les deux grandes questions qui viennent toujours amoindrir la qualité de ces indicateurs. Les indicateurs globaux reposent également sur un postulat fort. Celui que l’on peut ramener à une même unité de mesure des éléments sociaux, environnementaux ou économiques. Par exemple, l’épargne nette ajustée, calculée par la Banque mondiale, mesure en termes monétaires tant le capital social et environnemental qu’économique. Ceci explique les efforts des économistes pour donner un prix à l’environnement (le prix de la tonne de carbone par exemple). De plus, le principe de l’ENA, repris dans le rapport Stiglitz-Sen-Fitoussi, postule la substituabilité de ces trois formes de capitaux (social, environnemental et physique). Dès lors, une dégradation de l’environnement peut être compensée par une hausse de la formation ou de la natalité (i. e. hausse du capital social). Un pays comme la Chine voit par conséquent son ENA augmenter, ce qui peut laisser songeur. L’empreinte écologique quant à elle est un indicateur dont l’unité est une surface physique. De ce point de vue, en suivant le même raisonnement que pour l’ENA, elle est tout aussi critiquable : peut-on tout ramener à une surface en m² ? Forcément, mais c’est son but, le résultat ne peut concerner que des aspects purement environnementaux du développement durable.
L’avantage du tableau de bord est qu’il donne une information plus objective car non traitée et exposée à travers des mesures différentes que l’on ne cherche pas à tout prix à harmoniser sur une même échelle, dans le cadre d’un indice, ou à exprimer dans une même unité de mesure. Sa lecture en revanche est moins immédiate. C’est le revers de la médaille.

Cardebat J.-M. et Sionneau B. (2012), "Les indicateurs de développement durable en France (1). L'évaluation des territoires", Ecoflash n°271, Octobre 2012

Questions :

Un tableau de bord du développement durable donne une information plus objective qu'un indicateur composite car :
     il ne nécessite pas de faire une sélection arbitraire des différents indicateurs élémentaires du développement durable.

    il ne nécessite pas de pondérer arbitrairement les différentes dimensions (économique, sociale, envionnementale) du développement durable.

Les indicateurs agrégés fournissent une information simple, se prêtant mieux que les tableaux de bord à des comparaisons dans l'espace et dans le temps.
      Vrai      Faux

 

Mise à jour en août 2014

   
 
   

La stratégie nationale de développement durable 2010-2013 (SNDD) a été adoptée le 27 juillet 2010 par le Comité interministériel pour le développement durable.
La stratégie nationale de développement durable propose une architecture commune à tous les acteurs de la Nation, publics et privés, pour les aider à structurer leurs propres projets de développement durable autour de choix stratégiques et d’indicateurs qui ont fait l’objet d’un large consensus. Elle a notamment vocation à assurer la cohérence et la complémentarité des engagements internationaux et européens de la France et des politiques nationales, transversales ou sectorielles.
Succédant à la stratégie nationale de développement durable 2010-2013, la stratégie nationale de transition écologique vers un développement durable 2015 - 2020 (SNTEDD), est en cours d’élaboration.

Un indicateur agrégé (appelé aussi indicateur synthétique) résume en un seul nombre le niveau de développement durable d'un pays ou d'une région.

D'après Logo Insee L'Économie Française - Comptes et dossiers - Édition 2008, Insee, juin 2008, p.61

Un indicateur global est obtenu par sommation à l’aide d’une unité de mesure unique (monnaie, tonnes, hectares, etc.).

D'après Logo Insee L'Économie Française - Comptes et dossiers - Édition 2008, Insee, juin 2008, p.61-62

Un indicateur composite tente de rendre compte par un chiffre unique des performances économiques, sociales et environnementales d'un territoire en agrégeant des éléments hétérogènes. Un indicateur élémentaire, par exemple la concentration d’un polluant dans l’air ou dans l’eau, est d’abord transformé en indice par rapport à une norme ou à un seuil de référence [...]. Ensuite, des critères d’agrégation sont déterminés, à l’aide de pondérations affectées à chaque indicateur élémentaire.

D'après Logo Insee L'Économie Française - Comptes et dossiers - Édition 2008, Insee, juin 2008, p.61-62
Vous n'avez pas tout à fait tort.
Les indicateurs composites, comme les indicateurs globaux, réunissent généralement un nombre assez limité d'indicateurs élémentaires. Au contraire, les tableaux de bord n'étant pas soumis aux contraintes techniques d'élaboration des indicateurs agrégés, ils présentent un grand nombre d'indicateurs élémentaires ; plus d'une centaine, par exemple, pour l'Union européenne (voir la liste complète). Les tableaux de bord n'échappent toutefois pas à la nécessité d'une sélection d'indicateurs jugés les plus pertinents pour évaluer le développement durable ; sélection qui ne peut être totalement objective.
Vous avez raison.
Pour parvenir à l'évaluation du niveau de développement durable grâce à une valeur unique, les indicateurs composites nécessitent d'affecter un poids à chaque dimension du développement durable (et à chaque indicateur élémentaire à l'intérieur de chacune des trois dimensions). La construction d'un tel indicateur oblige donc à choisir quelle importance accorder aux indicateurs économiques relativement aux indicateurs sociaux ou environnementaux. Un tableau de bord présentant une liste d'indicateurs élémentaires, il n'est pas confronté à cette difficulté et est, en ce sens, plus objectif.
Vous avez raison.
Il s'agit du principal avantage des indicateurs agrégés (composites ou globaux) sur les tableaux de bord. En résumant les performances économiques, sociales et environnementales par un nombre unique, les indicateurs agrégés fournissent une information simple, facile à retenir et à communiquer, facilitant ainsi les comparaisons entre pays ou régions de même que l'observation des évolutions dans le temps. Au contraire, la lecture de tableaux de bord peu structurés et listant un grand nombre de données hétérogènes peut apparaître difficile.
Vous avez tort.
En résumant les performances économiques, sociales et environnementales par un nombre unique, les indicateurs agrégés (composites ou globaux) fournissent une information simple, facile à retenir et à communiquer, facilitant ainsi les comparaisons entre pays ou régions de même que l'observation des évolutions dans le temps. Au contraire, la lecture de tableaux de bord peu structurés et listant un grand nombre de données hétérogènes peut apparaître difficile.

Depuis 2007, le Grenelle de l’environnement définit des politiques d’investissement de long terme favorisant une croissance soucieuse des questions d’environnement. Il est le résultat d’un débat entre acteurs sociaux (syndicats, entreprises, ONG, élus et administration). Après une période de consultations et de négociations, les objectifs ont été fixés par la loi de programmation (août 2009). La loi dite «Grenelle 2 » (juillet 2010) en décline les objectifs chantier par chantier et secteur par secteur.
Elle comprend plusieurs domaines d’action prioritaires : l’amélioration énergétique des bâtiments, les transports, la réduction des consommations d’énergie et du contenu en carbone de la production, la préservation de la biodiversité, la maîtrise des risques, la préservation de la santé et le traitement des déchets et, enfin, la mise en oeuvre d’une nouvelle gouvernance écologique. Des objectifs précis à horizon 2020 ont été fixés dans chacun de ces domaines (réduction de 20 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020, augmentation de 25 % du fret ferroviaire d’ici à 2012, recyclage de 35 % des déchets ménagers en 2012, 45 % en 2015, etc.).

Logo Insee L'économie française - Insee Références - Édition 2012, p.90